07 MARS
2017

AUTOUR D’UN OBJET DU MUSEE : L’EDITION DES CONTES LA FONTAINE PAR LES FERMIERS GENERAUX

Le musée possède l’édition originale d’une très belle réussite de l’édition du XVIIIe siècle et qui concerne une œuvre de Jean de La Fontaine.


En effet, l’édition des Contes par les Fermiers Généraux fut un énorme succès de bibliophilie, une édition très recherchée de nos jours encore..:

Le XVIIIe siècle, fut un siècle de libertins, il n’est donc pas étonnant que les contes de La Fontaine aient connu à nouveau un immense succès. Les Contes au nombre de 65 se divisent en deux volumes qu’il a toujours été bon de conserver sur les étagères hautes des bibliothèques…
C’est 67 ans après la mort de Jean de La Fontaine, en 1762, que les Fermiers Généraux décidèrent la mise en œuvre d’une édition de très grande qualité dont les exemplaires sont toujours aujourd’hui en parfait état de conservation.
Ces Fermiers Généraux étaient particulièrement fortunés car ils géraient les différents impôts comme la gabelle, la taille, l’octroi etc…Ils se voulaient également protecteurs des arts, d’où cette édition de prestige qui se diffusa par souscription et qui resta l’apanage des grands. Il en fut édité 2000 exemplaires dont beaucoup furent offerts à la noblesse ou aux grands commis de l’état.
Pour que le livre soit parfait, il fallait des artistes de grand talent : Marolles fut d’abord choisi pour illustrer les contes, mais ses dessins furent jugés si scandaleux, si licencieux, que l’on décida qu’il avait été trop loin. On s’adressa alors à Charles Eisen, d’origine belge, élève de Boucher et professeur de dessin de madame de Pompadour. Il fit 80 dessins sur vélin à la mine de plomb dont les originaux sont aujourd’hui au château de Chantilly. Philippe Choffard fit les culs-de-lampe, soit 57 compositions. Plusieurs graveurs dont Joseph de Longueil purent se mettre au travail. Les meilleures encres, les plus beaux papiers, la typographie réalisée par les meilleurs ouvriers donnèrent aux ouvrages une qualité de tout premier ordre. Restaient les reliures, en maroquin rouge ou vert pour les plus belles avec les armes du destinataire. L’exemplaire le plus célèbre est celui aux armes de madame de Pompadour.
La réalisation prit de nombreuses années car chaque exemplaire était personnalisé selon les vœux du destinataire, les reliures bien sûr mais aussi les gravures. Des fermiers généraux furent représentés sur certaines images et des nus furent modifiés par quelques traits pour les plus pudiques. Ainsi nous avons des gravures découvertes et d’autres couvertes !
Au cours du XVIIIe siècle, de nouvelles éditions virent le jour ainsi que des contrefaçons mais toujours de très bonne qualité. C’est au XIXe siècle, en 1874, qu’un éditeur voulant relancer la mode des contes de La Fontaine, fut condamné à une lourde amende ainsi qu’à détruire les cuivres gravés d’origine …
Notre bel exemplaire du musée provient de la bibliothèque de Charles Henri Génot-Boulanger dont il fit don au musée à sa mort.

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